Exposition de Elsa Moscato

Exposition de Elsa Moscato

"Bébèt Full" Exposition peinture, Elsa Moscato Galerie Artefact, Saint-Denis (Karré Cathédrale)

«Bébèt Full» Exposition peinture, Elsa Moscato

Galerie Artefact, Saint-Denis (Karré Cathédrale)
Jusqu’à fin décembre 2024 
 

A propos de l'expo :

Bébèt Full, Bébèt Tout
Mon Limazinasion, kel heure i lé ?
Comme dirait ma soeur de coeur, Emmanuelle Cheynet : «Tout’ kalité ti bèbèt moun’ étranz i fanafout’ out koko !»
De la créature, du zanimo, de la bestiole, de l’entité, du zafer, du... truc là, avec des plumes, une tentacule, du pelage à écailles. Ce bestiaire est ainsi une ode à l’harmonie étrange des organismes transcendés, muqueuses, griffes et truffes en tous genres, et autres aberrations.Comment digérer un océan de divertissements (jouets, personnages de livre, de jeu, de film d’animation, certaines toiles puisent dans la mémoire collective), de consultations vertigineuses à portée de télécommandes, de clics au travers d’écrans nous emmenant si loin. Que dit de nous cet immense ensemble, là pour nous amuser ? Curieux, créatifs ? Phobiques de l’ennui ? Cet ensemble est aussi composé de souvenirs émerveillés devant notre faune locale et mondiale, est une modeste digestion d’un festin de doudous, d’images, de visions qui nous dépasse complètement, avec des yeux peints qui nous fixent, nous parlent qui sait, tout en affichant un regard perdu dans une folie comprimée. Pourquoi faut-il des personnages drôles dans certains chefs d’oeuvres d’animation, certains sacrément névrosés, à la limite de la dépression, pas rancuniers ? Et on les aime profondément dans leur perdition burlesque, dans leur vivacité, sans doute en appréciant chez eux un effet de Ccatharsis. Entre création et inspiration, certains regards peints sont figés, au moment où ils sont pris dans une angoisse instantanée alliée à un effet humouristique ambivalent. Et ce n’est pas sans mouvement dans la mesure où un être peint peut provoquer une réaction, une émotion.Je suis fascinée par un vrai grand auquel je n’ose même pas me comparer : Gustave Courbet et sa toile «Le Désespéré» (autoportrait 1845) arrivent à figer ce regard intérieur, fou, puissant.
L’hybridation, voire l’asymétrie, se révèle être plus qu’une drôlerie, c’est un transfert. Tous les êtres vivants sont complexes, bien sûr l’être humain l’est, avec des émotions contradictoires dans son segment de vie spatio temporelle, malgré une apparence beaucoup plus lisse. Toi, par exemple, es-tu équilibré ? Ou jongles-tu, tel un acrobate sur le fil de l’angoisse, avec tes sourires, tes carences, tes assurances, tes rêves immodérés ? L’asymétrie permet d’interroger un équilibre fragile : une patte faite à gauche, manquante à droite, est compensée par une aile, à l’intérieur d’une composition sophistiquée qui transforme l’animal en territoire. Difficile à expliquer, mais plus fluide à ressentir, à peindre. Et comment pourrait-il en être autrement, je suis d’ici et d’ailleurs, aux origines assez mélangées, ayant ce zarlor au coeur d’une île si inspirante et si bouleversante dans laquelle je suis née, et traversée de mille courants, famille paternelle réunionnaise, famille maternelle aux origines italiennes que je connais peu finalement... comme tellement de gens qui portent un cartable non choisi à plusieurs compartiments. Oui, mais ce que j’écrirai ou plutôt ce que je peindrai, j’en serai maitresse. Une créature respirant l’unicité, la simplicité ne m’intéresse que moyennement à accoucher en peinture car la difficulté intrinsèque, le métissage, l’identité composite sont mon langage organique.Ah... tu croyais qu’il n’était question que de bestioles ? Il y a toujours du caché dans le montré.

 

A propos de Elsa Moscato : 

Avec un statut Artiste Auteur, Elsa Moscato tient une production picturale affichant une attirance pour un monde organique transposé, à travers de plus en plus d’expositions dont certaines impliquent des vidéos expérimentales. Animaux, créatures, personnages, complexités vivantes, tout est bon pour questionner une certaine «humanimosité» car nous avons un rapport au vivant très complexe, admiratif comme cruel. Longue vie aux délires en arts visuels donc ! Peut-être un jour s’essayer à l’édition, à la narration livresque, se dit-elle.

Née à La Réunion en 1977 et y vivant ses 8 premières années, Elsa Moscato passionnée d’arts étudie essentiellement en région parisienne et dans la capitale, à l’Université Paris VIII en arts plastiques, puis à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs / ENSAD de Paris, en design mobilier. De retour sur son île natale depuis 2000, le métier de l’image la séduit à travers différents postes créatifs graphiques & directrices artistiques en agence de publicité. Sa sensibilité et son expérience mêlant l’aspect bidimensionnel et l’espace lui confèrent un profil protéiforme. Elle apporte son expérience aux travers différentes interventions pédagogiques en image et en arts appliqués. Parallèlement à cela, elle aime se greffer à l’art vivant, avec la participation associative au carnaval Grand Boucan (communication graphique / affiche depuis 2010, réalisation collective artistique / chars). En 2023, elle rend hommage à son père Jean-Philippe Rivière, journaliste militant engagé et dessinateur, en réalisant une exposition de ses oeuvres graphiques et de ses écrits. Entre fin juin et mi septembre 2024, sa candidature est acceptée pour bénéficier d’un espace atelier à La Cité des Arts de La Réunion.

instagram : elsamoscato

 

Quelques expositions passées de Elsa

  • "Une Zourite Verte" / Peinture et collages : 
    A l'Hôtel Boucan Canot de St Gilles du août / octobre 2024 avec la Galerie itinérante Opus Art,
    A travers un bestiaire peint d’une vingtaine de toiles, l’artiste offre une immersion marine de créatures étranges, sur un fond volcanique riche. Poisson coffre, baliste Picasso, poisson cocher, demoiselle, idole des Maures, et tant d’autres, trempent dans un bain amniotique bleu et sont les compagnons de chimères, de créatures hybrides qui questionnent notre part de rêve. La Réunion est cette île dingue et unique qui sert de décor aux scènes peintes sur réelles, traitant l’identité composite, la mutation mais aussi la fraternité, l’harmonie. Alors venez plonger dans une ambiance un peu troublante, comme si nous étiez à la Passe, à la limite, un peu trop près de vous faire absorber par un fort courant de déraison.

 

En lien avec l'exposition d'Elsa Moscato :