Le risque requin, c'est compliqué !

Les flammes requin

Les flammes requin avertissent les usagers de la présence de requins et "font mal économiquement" quand elles sont hissées

Pourquoi la question du risque requin est compliquée ? Quelles solutions adopter contre les attaques de requin à la Réunion ?

Cet article est plus une tentative d'analyse qu'une brève. On a essayé de comprendre pourquoi les attaques de requin continuent et pourquoi les solutions ne sont pas simples. On a écrit comme on le sentait, avec notre oeil extérieur à tout ça (au monde du surf, à la politique, à la réserve marine ou toute autre organisation oeuvrant en faveur de l'environnement, sans aucune pression économique, etc).

Quelles solutions contre les attaques de requin ?

Nous, on en voit pas 36 : soit on ne va plus dans l'eau (avec une planche), soit on se débarasse des requins ! On pourrait évoquer des solutions intermédiaires comme les guetteurs, comme les filets ou autres protections anti-requins, ... mais, il faut l'avouer, ces solutions sont de fausses solutions principalement pour des raisons économiques. On pourrait également évoquer les solutions de marquages (qui ont effectivement été tentées) mais ces solutions sont pour nous d'ordre scientifique. Par conséquent, c'est du long terme et en attendant les attaques continuent ! 

On ne retiendra donc que 2 solutions : ne plus aller dans l'eau (avec une planche) ou se débarasser des requins.

N'allez plus dans l'eau !

C'est la solution la plus évidente à première vue, c'est celle qui est souvent évoquée par les "anciens" qui disent que la mer est dangereuse (et ils ont raison) et c'est la seule solution qui éradiquerait tout de suite le problème du risque requin. D'ailleurs, même le père d'Alexandre (*1) disait à son fils de ne pas aller dans l'eau (*2).

Vous êtes fous, le surf, c'est notre vie !

La passion est passée par là : ils ont goûté à la glisse, ils sont tombés dedans. Leur enlever le surf, c'est leur enlever leur vie ou du moins une grosse partie. Ils savent qu'il ne faut pas y aller. Il savent qu'il ne faut surtout pas y aller le soir (comme la victime de Saint-Leu de ce jour: à 17h30 !!!). Mais, ils y vont quand même. Et oui, ils prennent des risques comme le fond d'autres sportifs (parapente, base jump, ...).

Un "art de vivre" : qu'on aime ou pas le cliché du surfeur avec sa planche dans le 4x4, la question n'est pas là. Le surfeur, comme le handballeur, le footballeur, le parapentiste, le joueur de scrabble, ... appartient à un groupe. Ce groupe constitue une part de son identité. Et si on vous enlève une part de votre identité, on vous enlève une part de bien être, une part de santé, de vie ! 

Enfin, le surf est désormais ancré dans notre société : les marmailles vont faire du surf pendant les vacances comme ils vont faire du canoë, de la voile, du vtt, ou visiter des fermes pédagogiques. Ces mêmes marmailles vont peut être s'inscrire dans un club de surf (qui embauche des gens) pour en faire leur passion et pourquoi pas devenir des champions. Du coup, (on se lâche légèrement), on repense à nos chers députés qui "se sont foutu de la gueule" de thierry Robert (*3) à l'assemblée nationale (2 jours après le décès d'Alexandre) et qui seront les mêmes "à se faire tirer le portrait" auprès de ces champions qui gagnent !

Alors, débarassons nous des requins !

Le pavé est jeté, certains sont prêts à monter sur les bateaux pour pêcher les requins, d'autres prêts "à tuer" ceux qui veulent tuer les requins et d'autres ont des avis plus mitigés ou se réservent d'exprimer le leur compte tenu de leur manque de connaissance sur les différents enjeux d'une telle décision (c'est notre cas). Bref, c'est le bordel ! Pourquoi c'est pas simple ? A notre sens, la solution est très complexe et n'existe pas vraiment compte tenu de la multitude d'intérêts et de domaines concernés : 

- environnement : rien que d'un point de vue environnemental, la solution ne satisfera jamais tout le monde. Certains diront que les requins sont chez eux (dans l'eau), d'autres diront "d'accord, mais là, il y en a de trop, c'est pas naturel (souvent la Réserve naturelle marine est visée"), d'autres diront "l'environnement, on s'en fou". Bien entendu, il y aura des avis bien plus éclairés (et donc plus mitigés) sur la question, on a volontairement caricaturé.

- social : le surf est une activité de loisir et/ou un sport et joue à ce titre un rôle social important (on en a parlé ci-dessus)

- économique : c'est certainement (et malheureusement ?) le point le plus sensible de la solution.
D'une manière générale, que ce soit les attaques de requin ou encore la question de pêcher les requins, ce n'est pas bon pour le tourisme à la Réunion (quoique, ça serait à vérifier, on a déjà entendu des taux records de fréquentation de station de ski l'année qui suivait un dramatique accident de remontée mécanique !).
Ensuite, le fait d'interdire la baignade et les activités nautiques a des conséquences économiques très néfastes pour les professionnels directement tournés vers les spots concernés ainsi que pour leurs fournisseurs (licenciements économiques ou pire "clés sous la porte").

- "humain" : c'est LE coeur qui parle, les proches des victimes sont meurtries et parfois, c'est là qu'on entend des insultes et diffamations diverses notamment envers certains élus 

- politique : sans parler de l'importance des professionnels (tant au niveau économique pour les communes qu'au niveau des voix), les élus doivent prendre les décisions qui sont en leur pouvoir pour arrêter les attaques de requin et satisfaire l'opinion publique. On leur souhaite bon courage compte tenu du fait qu'il n'existe pas de solution miracle et que l'opinion publique est certainement divisée sur la question !

Conclusion : à court terme, il n'y a que des solutions radicales et donc, a priori utopiques. 

Pour nous, la question du risque requin à la Réunion est un sujet brulant car il atteint les hommes soit directement dans leur passion, soit directement dans leur portefeuille, ou encore pire, il ôte la vie de proches. Les seules solutions radicales avec effet immédiat consisteraient à ne pas aller dans l'eau ou encore à exterminer tous les requins. Les 2 solutions sont utopiques. Oui c'est plus compliqué qu'il n'y parait !

Et si le pire se produisait ?

On ne l'espère évidemment pas, mais on préfère y penser : si c'était un de nos marmailles qui était attaqué à quelques mètres du rivage ... la question du risque requin prendrait une toute autre dimension.

(*1) Alexandre est le surfeur décédé à Trois Bassins ce lundi 23 juillet 2012
(*2) on l'a lu sur Zinfos974 

(*3) Thierry Robert évoquait le risque requin à l'assemblée nationale  

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